Concert-lecture au château Servien


Bonsoir à vous tous,

Soyez les bienvenus au « Château Servien », puisque tel était son nom d’origine que j’ai tenu de reprendre, il y a quelque 20 ans, pour honorer l’enfant de Biviers que fut le grand Abel Servien.

Je sais gré à Marc Rondet d’avoir eu l’excellente idée d’organiser en ces lieux une « lecture-concert » autour de « La Chartreuse de Parme ».

J’y suis d’autant plus sensible que vous trouverez derrière vous le portrait de l’une de mes quadrisaïeules, Mathilde Allemandi, qui était italienne et contemporaine de la Sanseverina dont vous parlera Françoise Vergely. Elle épousa Frédéric Farconet qui fut nommé maire de Grenoble durant la Révolution de 1848.

Le Château Servien fut acquis en 1854 par mon trisaïeul Alphonse Rallet dont le portrait se trouve ici. Je précise qu’il fut maire de Biviers de 1865 à 1888, soit le deuxième plus long mandat derrière celui du regretté Louis Charpentier.

Le parcours extraordinaire d’Alphonse Rallet mérite d’être très brièvement évoqué.

Originaire de Château-Thierry, il partit à l’âge de 22 ans tenter sa chance à Moscou, la Russie étant alors une terre d’aventure pour les jeunes gens audacieux. Il y créa une entreprise de parfum qui bénéficia très rapidement d’une grande notoriété et fit de lui l’un des pionniers - encore reconnu comme tel - de l’industrie des parfums.

Devenu en 1852 parfumeur attitré de la Cour du Tsar Alexandre II, il fut conduit à céder son affaire et à revenir en France peu de temps après son mariage, en 1854, avec Mathilde Farconet, laquelle était la fille de Fréderic Farconetet Mathilde Allemandi. De cette union naquit à Moscou une fille unique - mon arrière-grand-mère Olga Rallet - dont vous trouverez le beau portrait dans la salle à manger. Je précise qu’il ne s’agit que d’une copie d’un tableau peint par Ernest Hébert que vous connaissez sûrement tous.

Je n’en dirai pas plus car je devine que vous êtes très impatients d’écouter Françoise Vergely et Brigitte Marin-Labossière, qui se répondront l’une à l’autre avec beaucoup de talent en nous faisant revivre les amours tumultueuses de la Sanseverina et de Fabrice del Dongo.

 

 

 


L’atelier 1600 : Concert des 12 et 13 octobre 2019 au Château Servien

 

Chers Amis,

Je suis très heureux que l’occasion me soit à nouveau donnée d’accueillir un concert dans cette vieille demeure familiale qu’est le « Château Servien ». J’en remercie très vivement Marc Rondet et l’Association « Art et Patrimoine à Biviers ». Je vous dirai brièvement que ce château a été acheté en 1855 par mon trisaïeul Alphonse Rallet, de sorte que je me sens Bivierois « honoris causa » depuis quelque 165 ans …

Doté d’une forte personnalité, Alphonse Rallet mérite largement qu’on lui consacre quelques instants. Vous trouverez à ma droite son portrait peint par Eugène Faure. Il a été maire de Biviers de 1865 à 1888, soit le plus long mandat derrière celui du très regretté Louis Charpentier.J’ai tenu à entourer ce portrait de son écharpe de maire en souvenir du rôle qui a été le sien tout au long des ses vingt-trois années de mandat.

Alphonse Rallet a su faire preuve d’un grand esprit d’entreprise, ainsi qu’en témoigne son parcours hors du commun : 

Originaire de Château-Thierry, c’est en 1841 qu’il partit à Moscou à l’âge de 22 ans pour y créer une entreprise de fabrication de parfums et savons de toilette. Il y acquitrapidement une grande notoriété, au point de devenir au bout de quelques années le fournisseur officiel de la Cour du Tsar.

Après son mariage avec une Dauphinoise, Mathilde Farconet, il fut conduit à vendre son entreprise pour s’installer définitivement à Grenoble et Biviers. Deux mots, incidemment, sur le père de Mathilde, Frédéric Farconet : Celui-ci fut nommé maire de Grenoble en février 1848, puis élu en avril de la même année à l’Assemblée constituante. Il représenta le département de l’Isère à l’Assemblée législative dont il démissionna à la suite du coup d’Etat de Napoléon III. Il décéda au Château Servien en 1863 après avoir repris son métier d’avocat. Une rue porte son nom à Grenoble dans le quartier de l’Ile verte.

Pour en revenir à mon trisaïeul Alphonse Rallet, je préciserai enfin qu’il fut l’un des quatre fondateurs de la Société des Ciments Vicat, au côté de Joseph Vicat, fils de Louis Vicat, l’inventeur bien connu du ciment artificiel .

A titre anecdotique, je vous signale que le fameux parfum Chanel N° 5 procède des Etablissements Rallet et n’aurait pas existé si le jeune Alphonse n’était pas allé tenter l’aventure en Russie. En effet, ce parfum le plus connu du monde a été créé en 1921 à la demande de Coco Chanel par Ernest Beaux, lequel avait été très longtemps le « nez » des Etablissements Rallet à Moscou. Ma famille ne touche aucune royaltie, ce qui est pour le moins regrettable …

Voilà, j’en ai peut-être trop dit, car je vous sens très impatients d’écouter nos talentueux artistes ici présents. Vous ne serez sûrement pas déçus …