LE CHÂTEAU SERVIANTIN, AU FIL

DES GÉNÉRATIONS D'UNE MÊME LIGNÉE


Par Augustin Jacquemont



Passé des Morard d'Arces aux Servien en 1500, puis des Servien aux

Reynold en 1655, le château Serviantin changea plusieurs fois de mains à partir

de 1739, avant d'être acheté en février 1855 par Alphonse Rallet, qui était

originaire de Château-Thierry et avait épousé, l'année précédente, la fille d'un

grand notable grenoblois. Depuis lors, cette propriété, transmise à deux

reprises par filiation féminine, n'a pas quitté la même famille.



La période Alphonse Ralle (1854 - 1894)


Ces parents, Antoine Rallet et Marie-Louise Marry,

eurent sept enfants dont Alphonse, né en 1819, fut le benjamin.


Après un long séjour à Moscou, Alphonse Rallet avait donc obtenu en 1854 la

main de Mathilde Farconet, l'une des deux filles du bâtonnier Frédéric

Farconet, laquelle portait le même prénom que sa mère, née Allemandi.



La période Blanchet (1894 - 1906)


De l'union de Mathilde Farconet et d'Alphonse Rallet naquit en 1855 à

Moscou une fille unique, prénommée Olga. Celle-ci avait

épousé Augustin Blanchet, d'une grande famille de papetiers de Rives, et fut

prématurément emportée en 1888 à la naissance de son huitième enfant. De

sorte qu'en 1906, le château Serviantin échut directement à l'une de ses filles,

Marthe Blanchet (née en 1884), après le décès de Mathilde Farconet, qui avait

elle-même perdu son mari en 1894.



La période Jordan (1906 - 1950)


Marthe Blanchet donna neuf enfants à son mari Paul Jordan, qu'elle avait

épousé en 1904 et qu'elle perdit en 1939. Ingénieur au Corps des Mines.



La période Jacquemont (à partir de 1951)


C'est à Biviers que Marthe Blanchet s'éteignit en 1950 et rejoignit Paul Jordan dans la sépulture familiale du cimetière de ce village dominé par

l'impressionnante falaise du Saint-Eynard. Le château Serviantin, qui aurait du

légitimement revenir à ce dernier, échut alors à la fille aînée de Marthe

Blanchet, Marguerite Jordan, qui était née en 1905.

Celle-ci avait épousé en 1928 Albin Jacquemont, d'une ancienne famille

lyonnaise d'origine forézienne. Après quelques travaux de première nécessité

engagés dès le début des années cinquante, celui-ci se proposait de redonner

son ancien lustre au château Serviantin. Accidentellement décédé en

Chartreuse le 17 septembre 1961 à l'âge de cinquante-neuf ans, il ne put

malheureusement mettre à exécution tous ses projets, qu'il s'agisse de la

restauration proprement dite du château, ou de recherches historiques

associées aux grands personnages qui y vécurent.



De l'union de Marguerite Jordan et d'Albin Jacquemont naquirent trois fils.

Après le décès de leur mère le 24 janvier 1994, l'un d'eux Augustin Jacquemont reçut en partage cette

maison de famille, qui était passée, rappelons-le, des Rallet aux Jordan en 1906,

puis des Jordan aux Jacquemont en 1950.